En général, nous sommes tous stupides

Malheureusement, il ne nous est pas donné d’être omniscients, même si certaines personnes pensent tout savoir. C’est une des constantes de la nature humaine. En général, nous sommes tous stupides.


Ceci n’est pas un problème dans la plupart des disciplines. Personne ne prétenderait être un économiste, par exemple, sans avoir une certaine formation en économie. Personne ne prétenderait être un physiciste sans avoir étudié en la matière. Nous acceptons que, dans la plupart des domaines, nous n’avons pas assez de formation pour prétendre être compétent en la matière.

Tous des génies politiques

Mais en politique, tout le monde est un génie. Tout le monde prétend que ses opinions sont informées et devraient être adoptées. Tous se prétendent des experts en loi économique, en marchés et en effets sociaux, sans connaître le moindre effet empirique ou la moindre théorie.

D’où vient cette maladie ? Elle est certainement nourrie par l’avènement de la démocratie. Les systèmes démocratiques ont cet avantage qu’ils impliquent toute la population dans le processus décisionnel politique, et ils ont ce désavantage qu’ils impliquent toute la population dans le processus décisionnel politique. Étant mis sur la sellette quant aux décisions publiques sans avoir aucune éducation politique, les citoyens adoptent l’idée qu’il sont capables de prendre de telles décisions.

Une autre portion de cette croyance vient de la simple facilité des gens à se leurrer dans toutes sortes de domaines. Ce n’est pas un secret que toutes les disciplines ont leurs fous à lier qui pensent avoir trouvé la vérité, comme par exemple la médecine et les homéopathes ou les chiropraticiens.

Quelque soit la raison, la plupart des gens sont stupides dans la plupart des respects. C’est une des raisons pour laquelle je suis un libertarien.

Un système libertarien est un système où le gouvernement est le plus petit possible, permettant une plus grande liberté à l’individu. Plusieurs des rôles présentement attribués au gouvernement, comme la charité, la promotion de buts sociaux ou culturels, la santé, l’éducation, les services sociaux, seraient du ressort des individus et de leurs corporations. Ceci permettrait aux individus de faire leurs propres choix, au lieu de se battre pour avoir le gouvernement faire le choix qu’ils désirent, contre d’autres groupes de pressions qui veulent faire un autre choix. Tous seraient libre de faire leurs propres choix, dans un contexte de liberté individuelle et de droits.

Plusieurs personnes pensent que ceci présume une intelligence ou bénévolence plus grande de la part des individus. Après tous, si les gens ont plus de pouvoir, et qu’ils ne sont pas plus intelligents, la société va se retrouver démunie ! Cependant, rien n’est plus faux. Ce sont nos sociétés démocratiques qui sont démunies, car elles sont à la merci des dictats de la classe politique. La différence entre un politicien et un citoyen ordinaire est que, bien que les deux soient aussi stupides, le politicien peut imposer ses choix sur toute la population. On n’a qu’à penser qu’aux hôpitaux socialisés, où personne ne peut choisir de solution capitaliste, ou à la censure des médias et de l’éducation, où le gouvernement impose la pensée unique.

 

 
     Un système libre permet à chacun de vivre en paix sans avoir à supporter le poids, et même le meurtre de sang froid, des décisions prises par les autres. Et c’est un but que tous devraient poursuivre.
 

 

Dans un système libre, chacun fait ses choix personnels. Certains feront certainement des meilleurs choix que d’autres, mais ces choix sont personnels. Nous avons tous des besoins différents. De plus, la majorité de la population ne pourrait plus imposer ses choix sur la minorité. Nous obtienderions une vraie démocratie, c’est-à-dire la démocracie du libre-marché.

Les systèmes centralisés que nous connaissons aujourd’hui pourraient facilement être reproduits sous plusieurs formes, soit dans des communautés, des fonds communs, des systèmes d’assurance privés, ou autres. Cependant, les systèmes décentralisés plus efficaces deviendraient certainement plus populaires, car leur supériorité dans tous les domaines, que nous connaissons déjà dans d’autres pays, deviendrait clairement visible. Des exemples flagrants où les systèmes privés sont beaucoup plus efficaces sont la médecine privée (aux États-Unis, la médecine semi-privée a un grand succès), et l’éducation privée (encore une fois, les expériences dans certains états américans nous montrent une nette supériorité dans tous les domaines).

L’arrogance statiste

En 1922, dans son livre “Socialism”, l’économiste Ludwig Von Mises a prédit la chute de l’état communiste russe, et a expliqué pourquoi tout système de planification centrale doit par nécessité, non pas seulement être moins efficace que le libre-marché, mais éventuellement s’écrouler. La tradition économique Autrichienne a étendue ces découvertes dans tous les secteurs de la vie économique, mais nous n’avons toujours pas écouté.

La planification centrale ne peut fonctionner, dans n’importe quel système. Dans nos démocracies, les biens publics sont utiles en tant que générateurs de votes, et non en tant que générateurs de profits, ce qui donne le résultat que nous connaissons. Mais une telle planification centrale requiert aussi pour les politiciens d’avoir un portrait des besoins et des possibilités de chaque individu en tant qu’agent économique en tout temps, ce qui est tout simplement impossible. La planification socialiste est une présomption de suprême intelligence.

La seconde arrogance socialiste est la confusion de la légalité avec la moralité. Parce que quelque chose est immoral implique, dans l’esprit statiste, qu’il faille le rendre illégal. Ce type de pensée est non seulement un type de planification de choix, mais est encore plus dangereux parce qu’il est perfide.

Il est facile d’avoir l’accord de la plupart des gens en disant, par exemple, que l’intolérence raciale est immorale. Personne ne disputerait cette proposition. Mais étant peu scrupuleux, il est facile pour les politiciens de clamer cet accord pour imposer des lois anti-discriminatoires.

Ce type de pensée est aussi perfide car il permet au gouvernement de s’immiscer dans les modes de moralité des citoyens. Par exemple, la productivité et l’honnêteté sont des valeurs objectives, mais elles s’expriment de multiples façons dans la société. Doit-on rendre illégal la paresse ou le mensonge pour autant ?

Un acte doit être illégal car il attaque la vie et la liberté d’un individu, et non parce qu’il est immoral. Chacun doit être libre de poursuive sa moralité, et dans le mode qui lui convient.

La stupidité humaine ne veut pas dire que nous sommes des incompétents dans la vie quotidienne. La plupart d’entre nous se débrouillent bien dans les choix que nous faisons en tant que citoyen. C’est pourquoi un système de liberté individuelle ne peut flancher aussi facilement qu’un système centralisé, où la stupidité humaine face à la politique est amplifiée des millions de fois. Un système libre permet à chacun de vivre en paix sans avoir à supporter le poids, et même le meurtre de sang froid, des décisions prises par les autres. Et c’est un but que tous devraient poursuivre.