Le réchauffement climatique et la politique

La planète se réchauffe. Bien qu’il y ait discussion sur l’amplitude de ce réchauffement, c’est un fait accompli. À partir de là, les politiciens et agents médiatiques prônent toutes sortes de causes-à-effets : le réchauffement est causé par l’industrialisation, il faut réduire notre productivité pour sauver la planète, la catastrophe est imminente.

Est-ce que ces craintes font du sens ? La planète Terre était plus chaude qu’aujourd’hui il y a 6 000 ans, et pourtant la race humaine ne s’en est pas mal portée. Comme les prédictions (durant la vogue de “refroidissement planétaire” des années 70) étaient désastreuses pour le froid climatique, et maintenant désastreuses pour le réchauffement climatique, comment la race humaine primitive a-t-elle survécue tous ces froids et chaux ? Enfin.

Les ères climatiques extrêmes sont la norme dans l’histoire, et non l’exception. Le réchauffement présent n’est pas une surprise. De plus, comme Al Gore même l’admet (malgré son parti-pris), la race humaine a été plus prospère durant les périodes chaudes de notre histoire que durant les périodes froides :

“The archaeological and anthropological records indicate that each time the ice retreated [during the ice ages], the primitive peoples of the Eurasian landmass grew more populous and their culture more advanced. (…) Then, 40,000 years ago, the so-called cultural explosion of tools and jewelry may have coincided with an unusually warm millennium in Europe” (Al Gore, 1992, p 62-63).

Avons nous une idée précise de l’amplitude du réchauffement planétaire, et de son futur ? La réponse est non, pas encore. Même la National Academy of Sciences est sceptique des résultats et avise que les simulations du couvert nuageux sont inadéquates (National Research Council, 1991). En 1990, le Scientific Assessment de l’IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) prédisait une augmentation de température entre 6 et 14F d’ici 2050 : dans l’édition de 1996, les prédictions avaient diminué à entre 2 à 6F pour les prochains 100 ans.

Les deux modèles les plus utilisés sont aussi en conflit : le Canadian Climate Centre donne entre 0 et 15F, et le Hadley Centre donne entre 0 et 8F (dépendant des régions), pour les prochains 100 ans. En plus, les deux modèles ne reflètent pas les résultats passés avec précision. Le consensus penche vers une augmentation de température, mais de combien, nul ne sait précisément encore.

 

La question la plus importante est, quel est le pourcentage de l’influence humaine sur ces changements ? Malgré les préjudices des médias et du public, la réponse scientifique établie est que les êtres humains contribuent très peu à la pollution atmosphérique.

 

La question la plus importante est, quel est le pourcentage de l’influence humaine sur ces changements ? Malgré les préjudices des médias et du public, la réponse scientifique établie est que les êtres humains contribuent très peu à la pollution atmosphérique. Le CO2 est le gas contribuant le plus, et de loin, à l’effet de serre. Or, l’activité humaine ne contribue que 26 700 millions de tonnes métriques de CO2 dans l’atmosphère par année, ce qui représente 4.5% du total annuel ! La grande majorité du CO2 provient de sources naturelles (US Energy Information Administration, Emissions of Greenhouse Gases in the United States, 1995).

Cette nouvelle devrait réjouir toute personne préoccupée par l’environnement. Mais la réaction générale des pseudo-environnementalistes est plutôt de décrier cet état de faits. Leur agenda n’est pas un meilleur environnement, mais plutôt de gagner de l’influence politique par les peurs environnementales.

Les mesures proposées contre le CO2, notamment par le traité de Kyoto, sont tellement ridicules et dommageables qu’elles ne peuvent être réalistes. L’adoption de Kyoto coûterait entre 2 et 4% du PNB américain (ce qui coûterait des millions d’emplois), pour une réduction d’émissions de seulement 10% sous les niveaux de CO2 de 1990 d’ici à 2020. Cette réduction aura une influence ridiculement faible de 0.6 degrés Celsius sur le climat ! (Sallie Baluinas, “Separating Fact from Fiction”, Tech Central Station mars 2002)

La mentalité du “ciel va nous tomber sur la tête” a toujours été la marque des pseudo-environnementalistes, les “Chicken Little” qui prônent, depuis deux siècles, que les ressources naturelles seront toutes épuisées “dans vingt ans”. Comme les prédictions de fin du monde, ces prédictions ne se sont jamais réalisées, mais ont toujours été très profitables. Plus récemment, nous avons eu la peur de l’âge glaciaire dans les années 70, la peur du nucléaire dans les années 80, la peur du réchauffement planétaire dans les années 90, et maintenant la guerre ouverte contre la biotechnologie. Toutes ces peurs s’accumulent dans les médias et le monde politique.

Si les pseudo-environnementalistes étaient vraiment inquiets de l’environnement, ils chercheraient plutôt à enrayer les effets locaux du CO2, par la technologie, plutôt que de tenter de réduire un apport humain qui est faible en partant. Le retour au primitif et un chômage massif n’est pas la solution à la pollution. La preuve est faite que les pays les plus industrialisés polluent moins, à cause des apports de la technologie au problème de l’émission de gas polluants. Par exemple, les niveaux de CO2 ont diminué de 75% depuis 1970 (“The Skeptical Environmentalist : Measuring the Real State of the World”, Bjorn Lomborg, 2001), et ce pourcentage est aussi applicable aux villes (pour plus d’information, voir Environmental Indicators (5th Edition), Fraser Institute, 2002).

Une des conséquences de l’intervention politique dans un domaine est la corruption des motivations de ce domaine vers des motivations politiques. Le domaine scientifique n’est pas différent, et l’asservissement de la science à des fins politiques entraîne logiquement une perversion de la science pour les questions chaudes comme le réchauffement climatique, la biotechnologie, la drogue, et autres.

Je suis complètement en faveur de l’environnementalisme – entendu comme étant un désir rationnel de conserver nos ressources naturelles vitales – et contre la pollution en général. J’ai déjà, dans d’autres articles, discuté de solutions contre la pollution générale, comme les quotas transférables. Mais toute solution apportée ne doit pas être basée sur des peurs non-quantifiées, mais sur des faits scientifiques et politiques.