Comment éliminer les gangs – légaliser la drogue

En cette première moitié de Novembre 2002, le gouvernement fédéral entends offrir aux provinces la possibilité d’ouvrir des piqueries supervisées. Ceci est une bonne nouvelle, mais en réalité n’est que très peu.

Évidemment il n’y a aucune garantie que les gouvernements provinciaux vont agir sur ce droit. Mais de façon plus fondamentale, l’idée de piqueries publiques ne fait que réitérer la philosophie que l’État, et non l’individu, est responsable de notre corps. En tant que tel, bannir la consommation de drogue comme conséquence de l’interdiction de la production et vente de drogue est aussi absurde que d’attaquer Napster comme conséquence du piratage de musique.

Que l’État “assure” la moralité de l’affaire ne fait que rendre le processus encore plus hypocrite. Si la consommation de drogue est immorale, en quoi est-ce que d’avoir l’État dans l’affaire la rends moins immorale ? Évidemment, je ne pense pas que la moralité ait grand chose à voir avec les lois en tant que tel, mais c’est un autre sujet.

De plus, cette idée ne s’attaque pas au noeud du problème : les sources néfastes des drogues utilisées – les “gangs” et autres criminels. La majorité des problèmes associés à la drogue peuvent être attribués à ces sources.

La raison de l’existence de gangs est évidemment l’illégalité de la drogue. Tout comme durant la Prohibition de l’alcool aux États-Unis, l’illégalité implique que la demande doit être comblée par des organisations criminelles. Les mafias et gangs survivent avec les drogues, la prostitution, et toute autre activité illégale.

 

Comme le marché de la drogue n’est pas réglementé par les lois à la consommation, le consommateur n’a aucune protection contre les impuretés.

 

Malheureusement il est difficile d’avoir des statistiques sur le sujet (dû évidemment à l’illégalité). Selon le Dr. Mary Ruwart, une grande majorité, autour de 80%, des morts d'”overdose” sont dûes aux impuretés. Comme le marché de la drogue n’est pas réglementé par les lois à la consommation, le consommateur n’a aucune protection contre les impuretés.

De plus, le prix des drogues sont élevées, autour de cent fois plus élevées, dû aux risques de l’illégalité. Le prix élevé du produit entraîne une augmentation de la criminalité et des morts dû aux actions policières. Finalement, les lois faites pour contrer le traffic de drogues entraîne de nombreuses attaques contre les libertés civiles (voir mon article “Mauvaise Compagnie”).

Les adversaires de la liberté physique rétorquent que l’usage de drogues augmenterait le nombre de crimes violents. Premièrement, ceci est basé sur l’idée que la demande de drogues augmenterait considérablement dans un marché libre, ce qui a certainement été le cas après la Prohibition. Mais est-ce que ceci entraînerait un problème de crime ? Les facteurs dont j’ai parlé contribueraient certainement à réduire le taux de criminalité. De plus, le “crime” qui fournit le plus nos prisons est la possession ou vente de drogues. Aux États-Unis, 600 000 personnes sont arrêtées à chaque année pour un “crime” lié à la drogue.

Dans le cas de l’alcool, la problématique et la solution sont déjà existantes en termes de lois et conscience sociale. Dans le cas de la drogue, la problématique existe déjà, mais à cause de l’illégalité, les solutions sont encore impossibles. Certaines pistes de solution – la détoxification et autres traitements, la purification du marché de la drogue – seront possibles d’enclencher à grande échelle quand les drogues ne seront plus illégales. Sinon, le problème, et les remous sociaux, causé par les drogues restera entier.